Après les offrandes rituelles, l'effigie d'Amon était extraite de son naos et hissée sur une barque rituelle qu'accompagnaient celles des divinités qui lui étaient associées.

Portée par trente prêtres, l'embarcation sacrée était conduite jusqu'au Nil où elle prenait place à bord d'un bateau de cérémonie. De même pour les barques des autres divinités accompagnant Amon dans son voyage.

Tiré par des remorqueurs, le roi ayant pris place en personne dans le premier d'entre eux, hâlé depuis la berge pour seconder les rameurs à la peine pour remonter le courant, le convoi parvenait devant le temple de Louqsor, où les idoles étaient conduites dans le même appareil de brancards et de porteurs.

Sur le chemin, une foule immense, contenue à grand-peine par un cordon de policiers armés de bâtons, tout à la joie d'apercevoir le dieu suprême de l'Egypte, et salivant à la perspective de déguster les pièces des boeufs de sacrifice que les bouchers découpaient habilement sur le passage du cortège. Puis la procession entrait dans le silence et les ténèbres du temple de Louqsor, où Amon allait passer son hymen de dix jours.

Longtemps après, lorsque Thèbes sera devenue chrétienne, c'est Saint-Georges que l'on promènera en barque sur les eaux du fleuve au jour de sa fête. Quant aux musulmans, ils feront de même avec les reliques d'Abou-el-Haggag, le saint patron de la ville qui a donné son nom à la mosquée surplombant le temple de Louqsor.