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ONZIEME ETAPE

CAPE CROSS



Située à l'extrême nord-ouest de la Namibie, la Skeleton Coast (« Côte des Squelettes ») est aride, battue par les vents et souvent perdue dans la brume pendant des jours et des jours. Jadis, les marins redoutaient cette partie du monde qui acquit la réputation d'être le plus grand cimetière de bateaux.
 
C'est un univers de dunes aux formes compliquées, de lacs salés miroitants et de plaines qui s'étendent à l'infini et constituent l'un des territoires les plus arides et les plus inhospitaliers du monde.

La Skeleton Coast
 
  La Côte des Squelettes La Skeleton Coast fait partie du Namib septentrional et s'étend des rives du Kunene, au nord, à Cape Cross, au sud.

Une étroite bande de dunes, dont la largeur excède rarement 20 km, longe la côte. Marais salants et lacs salés ponctuent le littoral.
 


Cape Cross tire son nom d'une croix de pierre (padrao), érigée en 1486 par le navigateur
portugais Diego Cão, premier Européen à fouler le sol de la Namibie.
 
Si la croix de Diego Cão a pris la route de l'Allemagne, en 1893, il en existe deux répliques : l'une dressée en 1894 par les soldats allemands sur une colline dominant la baie...


Cape Cross

Cape Cross : la croix de Diego Cão
 

... l'autre, copie conforme à l'original, à l'endroit même où le navigateur portugais planta la sienne,
il y a un peu plus de 5 siècles…


Mais, Cape Cross est surtout connu pour sa réserve d'otaries à fourrure (Arctocephalus pusillus), la plus connue de la côte du Namib. 120 000 à 200 000 spécimens y ont établi leurs quartiers. Cette importante colonie profite des riches apports en poisson du courant froid de Benguela.
 
Cape Cross: Otarie à fourrures (Arctocephalus pusillus)

Les otaries à fourrure sont environ 650 000 le long de la côte namibienne, réparties en 15 colonies et donnent naissance chaque année à 300 000 jeunes. Cinq de ces colonies seulement se trouvent sur la côte, les autres sont installées sur des îlots rocheux, à quelques miles de la côte.

La colonie d'Otaries à fourrure de Cape Cross
 
 
Les rochers et l'océan sont noirs d'otaries, vautrées le long de la côte, elles instaurent une ambiance exclusive sur cette partie de la côte où le brouhaha de cris sourds et une odeur épouvantable recouvrent le charme de l'air marin.
 
 
Otaries à Cape Cross

Les mâles pèsent en moyenne moins de 200 kg, mais pendant la saison des amours, ils revêtent une épaisse couche de graisse et peuvent atteindre 360 kg, voire plus.

L'heure du goûter à Cape Cross...

Sous une première couche de poils grossiers, cet animal porte une épaisse fourrure rase qui l'isole et lui permet de conserver une température de 37°C et de passer de longues périodes dans des eaux froides.

Otaries de Cape Cross

Beaucoup plus petites, les femelles font en moyenne 75 kg et donnent naissance à un seul bébé, aux yeux bleus, fin novembre ou début décembre.

Les bébés tètent moins d'une heure après leur venue au monde, mais sont vite laissés dans des sortes de garderies, pendant que les mères vont chercher la nourriture.
 
 
Lorsqu'elles reviennent, elles identifient leur petit à l'odeur et au cri. Les petits muent à 4 ou 5 mois et passent du gris sombre au brun olive.

Le taux de mortalité dans la colonie est élevé : un quart des bébés ne survivent pas à la première année, et la plupart meurent la semaine suivant la naissance. 25 % succombent aux hyènes brunes (Hyaena brunnea) ou aux chacals à chabraque (canis mesomelas), leurs principaux prédateurs.

L'heure du goûter

Les survivants restent un an avec leur mère.
 

Chaque jour, les otaries mangent une quantité équivalant à environ 8 % de leur poids, et les colonies
vivant sur la côte occidentale d'Afrique australe consomment chaque année plus d'un million de tonnes de poisson et autres produits marins. Ce chiffre représente quelque 300 000 tonnes de plus que le produit des industries de la pêche de Namibie et d'Afrique du Sud conjuguées…!!! Il en résulte une source de conflit entre les otaries, les pêcheurs à la ligne et les entreprises de pêche…
 
Chacal à chabraque à Cape Cross
Les cadavres d'otaries, d'oiseaux et de poissons échoués sur la grève attirent un grand nombre de carnivores.

On aperçoit notamment des chacals à chabraque qui arpentent les plages en quête de charognes qu'ils se disputent aux hyènes brunes.
 

En 1993, la colonie comptait 250 000 otaries, mais en 1994 le développement d'une algue
a éloigné les poissons de la côte avec une répercussion terrible sur la population des otaries.
La côte était alors jonchée de phoques morts de faim.
On ne comptait plus que 25 000 individus.

Depuis, l'algue a disparu et la population des otaries a retrouvé son niveau d'autrefois.


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