TREIZIEME ETAPE (suite)La formation de ce que l'on a appelé à juste titre « paysage lunaire » a pris des millions d'années.
Ces « montagnes de la lune » sont composées de collines érodées et modelées par l'éruption d'un ancien volcan et de vallées sculptées par la rivière Swakop.
Welwitschia Drive
Lorsque le plateau montagneux s'affaisse sur le désert du Namib...
... on entre dans la blancheur poussiéreuse d'une immensité plane et nue, qui paraît avoir été abandonnée de toute forme de vie...
Pourtant une plante solitaire
a trouvé la force de survivre :
la Welwitschia Mirabilis
la plus étrange des curiosités botaniques
de Namibie.
Cette plante, qui se reconnaît à ses deux longues feuilles robustes, en général déchiquetées en un enchevêtrement de lanières fouettées par le vent, croît en divers lieux des plaines du Namib qui, pour la plupart, ne sont pas dévoilés afin de les protéger du vandalisme.
Curieusement, les welwitschias sont en réalité des arbres apparentés aux conifères,
spécifiquement aux pins, mais elles possèdent également quelques caractéristiques
des plantes à fleurs et des mousses.
Mais on trouve en ces lieux d'autres plantes dont l'existence
est indissociable du brouillard matinal qui se dépose sur la région...
Le kokerboom (Aloe dichotoma) ou « arbre-carquois », est un aloès pouvant atteindre 8 mètres de haut. Les chasseurs San avaient coutume d'évider les branches les plus légères pour confectionner des carquois, d'où le nom donné à cet arbre.
De croissance lente, il pousse essentiellement sur des sols rocheux, plats ou pentus. Les feuilles, juteuses, ainsi que le tronc et les branches, de nature fibreuse, ont la particularité de retenir l'eau. Une couche cireuse sur les feuilles et les branches limite les pertes hydriques dues à la transpiration. En juillet et en août, époque de la floraison des kokerboom, le désert est constellé de petites taches jaunes.
Les diverses espèces d'euphorbes, semblables à des cactus, poussent dans toute l'Afrique australe, des hautes terres du Zimbabwe, où elles atteignent la taille d'un arbre (Euphorbia ingens) aux plaines du Damaraland, en Namibie, qui accueillent une variété dite « melkbos », ou buisson laiteux (Euphorbia damarana), en raison de son suc laiteux.
Toxique pour les humains, l'euphorbe figure régulièrement au menu des singes et des babouins.
Les rhinocéros noirs s'en délectent au point qu'on l'a surnommée la « crème glacée du rhinocéros noir ».
L'euphorbe s'est aussi rendue utile auprès des hommes.
Les San la faisaient bouillir et s'en servaient pour leurs peintures rupestres.
De nos jours, l'euphorbe est toujours utilisée pour la pêche car, une fois dans l'eau, la substance
gluante obstrue les ouïes des poissons et les suffoque.
