Carnets de voyages

SIXIEME ETAPE

KARNAK

	Le nom antique de Karnak, Ipet Sout (« la plus vénérée des places ») désigne le « centre du monde », le lieu où le démiurge Amon, après s'être créé lui-même, appela à l'existence choses et êtres. Il cumulait la puissance du démiurge thébain (Amon) et du dieu solaire suprême d'Héliopolis (Rê). Il était le garant de la survie de l'univers qu'il avait créé, et donc du royaume sur lequel régnait son « fils bien-aimé » Pharaon, seul prêtre en titre.
	On accède à Karnak par une route située à l'emplacement du canal qui, naguère, reliait le grand temple au Nil. Les Sphinx du dromos occidental qui mène à l'entrée du temple ont un corps de lion, gardien vigilant par excellence et symbole de royauté, et une tête de bélier, animal emblématique d'Amon symbolisant à la fois la puissance physique et l'énergie fécondante.
		Menant au Premier pylône, porte percée dans d'immenses murailles de près de 45 mètres de hauteur, cette allée processionnelle gardée par les rangées de sphinx criocéphales devait protéger le parcours des barques sacrées et permettait d'accéder à la grande cour du temple.

Deux colosses en granit rose de Ramsès II (XIXe dynastie) gardent le Deuxième pylône
qui ouvre sur la grande salle hypostyle.

	Car c'est de là que, par les claustras ménagés dans le dénivelé de 6 m entre la colonnade centrale et les ailes, tombait jadis une lumière oblique sur la pénombre où glissaient en silence les pas des prêtres et de leurs serviteurs.	Cet espace de 6 000 m² est une forêt de 137 colonnes papyriformes dont seules les douze de l'axe central s'ouvrent à la lumière.
	Au-dessus d'eux, situé à 25 m de hauteur, le lourd plafond de pierre semblait flotter dans les airs, soutenu par des dés cubiques invisibles au-dessus des chapiteaux.

L'extérieur de la salle hypostyle est décoré de scènes guerrières.

Karnak : murs extérieurs de la salle hypostyle