Carnets de voyages

SEIZIEME ETAPE

DUWISIB CASTLE

	La Namibie du Sud est une vaste région aride avec des paysages variés allant du Namib désertique à l'ouest aux dunes arrondies du Kalahari à l'est : des plaines caillouteuses à perte de vue, montagnes aux contours déchiquetés et phénomènes géologiques fascinants.
	La route traverse une région jadis connue sous le nom de Namaland, un « homeland » ethnique que le gouvernement d'Afrique du Sud, au début des années 1960, avait réservé aux Namas, sous-groupe des Khoi-khoi qui se distinguent par leur langage à « clappements ».
	Plus on avance vers le sud, plus la végétation se fait rase, plus la roche affleure et plus le relief se déchire, jusqu'à la cassure du canyon de la Fish River, le second plus grand canyon du monde, après le Grand Canyon du Colorado aux Etats-Unis.
		Le château de Duwisib est sans doute l'édifice le plus insolite du pays. Isolé aux confins du désert, perché sur les derniers contreforts du haut plateau, ce château à l'allure médiévale témoigne de la vie d'un baron allemand de l'époque coloniale.
Conçu par Sanders sur le modèle de l'Alte Feste de Windhoek et du fort Namutoni d'Etosha, le « Duwisib Castle » fut édifié en 1909 pour le baron capitaine Hans-Heinrich von Wolf, noble saxon originaire de Dresde, et son épouse Jayta.
	A l'exception de la pierre de grès rouge extraite d'une carrière voisine, tous les matériaux nécessaires à la construction de cette forteresse de 22 pièces furent importés d'Allemagne. De Lüderitz, des chars à bœufs les convoyèrent sur 640 km de désert. Des artisans et des maçons furent engagés en Irlande, au Danemark, en Suède et en Italie pour la construction.
		Von Wolf ne vécu que 5 ans dans cette demeure car il fut tué à la bataille de la Somme en 1916. A sa mort, le domaine fut laissé à l'abandon, et sa veuve le vendit à des Suédois après la guerre.
	A la fin des années 70, le château et le domaine de 50 hectares furent achetés par l'Etat qui le restaura par la suite.