Carnets de voyages

DIX-SEPTIEME ETAPE

KEETMANSHOOP

Souvent qualifiée de capitale du Sud, Keetmanshoop se situe dans la plus grande région de Namibie, le Karas, qui couvre 161 000 km², soit près d'un cinquième de la superficie totale de Namibie, et qui doit son nom aux monts Karas au sud-ouest de la ville.
	Cet ancien village que ses premiers habitants, les Namas, appelaient Nugaoes (« boue noire ») était situé sur les rives de la Swartmodder (« boue noire » en Afrikaans). La ville actuelle fut fondée en 1866 par le révérend Johann Schröder puis elle fut rebaptisée du nom de l'industriel et philanthrope allemand Johann Keetman.
	On estime que certains des spécimens présents dans cette forêt ont entre 200 et 300 ans, aucun n'ayant été planté par l'homme.		Aux environs de Keetmanshoop, se trouve la plus grande forêt de Kokerbooms, ou « arbres-carquois » de Namibie, arbre endémique de l'Afrique australe (Namibie et nord-ouest du Cap).
	Cette forêt a été déclarée monument national en 1955.
	Le kokerboom possède un tronc raide, blanc, lisse et épais, pouvant atteindre jusqu'à un mètre d'épaisseur à la base et neuf mètres de hauteur, que coiffe une boule de feuilles étroites et épaisses.
	Le kokerboom se reproduit par semence de graines. Ses fleurs capricieuses, qui n'apparaissent que sur les arbres vieux d'au moins 30 ans, ne pointent leurs dégradés de jaune qu'au mois de juin ou juillet. Elles atteignent une trentaine de centimètres.
	A proprement parlé, ce n'est pas un arbre mais une variété de plante aloès dont le nom botanique est Aloe dichotoma. « Dichotoma » se réfère aux branches fourchées et la plante s'appelle « kokerboom » à cause de l'emploi par les Bochimans de l'écorce et des branches robustes et flexibles pour en fabriquer des carquois pour leurs flèches (« koker » signifie « carquois » en Afrikaans).
	Les rochers permettent également à l'arbre d'ancrer ses racines tentaculaires.	De croissance lente, le kokerboom pousse surtout dans les sites à forte concentration de rochers noirs (ysterklip) absorbants une grande quantité de chaleur.
		Les feuilles, juteuses, ainsi que le tronc et les branches, de nature fibreuse, ont la particularité de retenir l'eau. Une couche cireuse sur les feuilles et les branches limite les pertes hydriques dues à la transpiration. Sa rusticité lui permet de résister aux fortes amplitudes thermiques et au gel.